art talk SaarLorLux

Verena Feldbausch

Raphaela Vogel im Zentrum für zeitgenössische Kunst in der Synagoge von Delme, Lothringen

02.09.2024 27 min Verena Feldbausch

Zusammenfassung & Show Notes

Raphaela Vogel wurde 1988 in Nürnberg geboren und gilt als der neue Komet am Kunsthimmel. Sie hat an der Akademie der Bildenden Künste in Nürnberg, an der Städelschule in Frankfurt und am De Ateliers Amsterdam. Sie lebt und arbeitet in Berlin. Raphaela Vogel filmt mit Drohnen und ist überhaupt multimedial gut aufgestellt. Dazu kommt ihr musikalisches Talent. Und das alles zusammen ergeben wahrhaftige Spektakel, die manchmal an Horror-Filme erinnern, an Fantasy und an Kirmes-Situationen. Was ihre Kunst auszeichnet ist eine überbordende Imagination. Die bizarren Erzählungen Ihrer Skulpturen und Videos ähneln Traumsequenzen. Dabei spricht sie mit Ihren Installationen durchaus existentielle Themen an. Ihre Einzelausstellung im Zentrum für zeitgenössische Kunst in der ehemaligen Synagoge von Delme in Lothringen heisst „International Comparison“ und ist bis zum 20. Dezember zu sehen.

Mehr über die Künstlerin Raphaela Vogel erfahrt ihr hier:
https://www.petzel.com/artists/raphaela-vogel
und auf Instagram: https://www.instagram.com/rada_vogel/?hl=de

Öffnungszeiten und Anfahrt zum Centre d'art contemporain (CAC) in der Synagoge in Delme findet ihr hier: 
https://cac-synagoguedelme.org/en/

Mehr Kunstpodcasts von art talk und Fotos der Installationen von Raphaela Vogel in Delme gibt's in meinem Blog: https://feldbausch.com/blog/

Mehr über art trailer findet ihr hier:
https://feldbausch.com/



Transkript

(musique) Nous parlons de l'art à art talk, le podcast artistique de SaarLorLux. Nous rencontrons les curateurs et les artistes où ils exposent. Avec nous, vous découvrez l'art contemporain et les espaces d'art extraordinaires de notre région. Participez à des discussions de galeries, des ouvertures et des finissages. art talk est disponible où il y a des podcasts. (musique) Bienvenue à art talk, de l'ancienne synagogue de Delme. C'est là que se trouve le Centre d'Art Contemporain. Et de quoi il s'agit, l'histoire de la Synagogue et ce qu'il y a encore à découvrir à Delme, vous en apprendrez tout de suite, par Sarah Viollon, qui nous a déjà conduite à l'exposition de Raphaela Vogel. Ce podcast est aussi en français et vous pouvez voir les sous-titres en français, anglais et allemand sur mon blog et sur mon canal YouTube. Je vous souhaite bonne écoute. Votre Verena Feldbausch. (musique) Rebonjour, Sarah Viollon du Centre d'Art Contemporain. J'aimerais bien savoir un peu plus sur l'histoire de la Synagogue. Elle était, je pense, elle est devenue endroit de culture dans les années 90 ? Oui, c'est ça. Voilà la Synagogue. Du coup, telle qu'elle a été imaginée quand elle a été édifiée dans les années 1880. Tout début des années 80. On a construit une Synagogue à Delme, tout simplement, parce qu'il y avait une très forte communauté juive à l'époque. On comptait environ 220 personnes pour un village qui devait abriter entre 800 et 900 habitants. Donc d'où la création d'une aussi belle Synagogue dans un si petit village, qui généralement intrigue un petit peu aussi les visiteurs. Et la Synagogue a été pensée sur le modèle de la nouvelle Synagogue de Berlin, qui date de 1867, si je ne dis pas de bêtises. Et on retrouve en fait un bâtiment sur un plan carré, avec sur le toit, cette coupole en bulbe, qui était plaquée de tôle de cuivre, donc quelque chose d'assez luxueux, d'assez clinquant. On avait des demi-coupoles à chaque angle du bâtiment. Quelque chose dans un style mauresque, orientalisant, tout simplement, pour faire appel aux racines de la religion juive. La Synagogue a été en partie détruite pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle a été dynamitée de l'intérieur. Et donc tout le toit s'est effondré, on a perdu les vitraux, etc. Mais les murs d'enceinte sont restés quasiment intacts. Ce qui a permis qu'elle soit reconstruite très rapidement après la Seconde Guerre. Mais il y avait un peu moins de budget. Donc on n'a plus le superbe bulbe, on a une coupole, toujours une coupole, mais beaucoup plus modeste. Il n'y a plus de demi-coupole à chaque angle du bâtiment. Et l'intérieur est tel qu'il est aujourd'hui. Donc en béton, des lignes simples, droite et claire. À l'époque, l'intérieur était dans le même style que l'extérieur. On n'a pas d'images d'archives, mais on s'en doute, juste parce qu'on a ces petites colonnades encore présentes. Donc la Synagogue est reconstruite et elle continue d'être en activité en tant que lieu de culte jusque dans les années 1980. Et à cette époque-là, elle va fermer parce qu'il n'y a plus suffisamment de pratiquants juifs. En fait, il faut ce qu'on appelle le "minyan", un minimum de 10 hommes pour que les rituels puissent avoir lieu. Et dans les années, fin des années 70, la communauté était obligée d'appeler des renforts, en quelque sorte, dans des villages en dehors de Delme pour que les principaux rituels puissent avoir lieu. Donc elle ferme en 1980. Et à ce moment-là, la ville de Delme va contacter le consistoire israélite de Mosel, qui est toujours le propriétaire du bâtiment, pour pouvoir louer la Synagogue. Donc ils vont contracter ce qu'on appelle un bail emphithéotique, un bail de 99 ans, qui va leur permettre de transformer le lieu en centre d'art. Et donc la première exposition du centre d'art ouvre en 1993. Et dès le début, c'est ce dont on parlait en montant à l'étage, c'est un lieu de production. On invite des artistes à venir découvrir le lieu. Et en fonction de cette découverte, à imaginer des expositions. Ici, par exemple, c'est Daniel Buren, qui vient investir la Synagogue en 1997. Et lui, quand il a visité le centre d'art, ce qu'il a marqué, c'est la lumière qui inonde le bâtiment. Et c'est avec ça qu'il a décidé de travailler. Donc il a divisé l'espace en deux. Il en a peint d'un côté, on reconnaît un petit peu sa marque de fabrique. Et dans l'autre moitié de la Synagogue, il a simplement posé des gélatines de couleurs sur tous les vitraux. Ce qui fait qu'en fonction de la météo, du moment de la journée, l'œuvre et le bâtiment, finalement, étaient complètement différents. Et d'autres artistes, Tadashi Kawamata, lui, il a travaillé sur la séparation en deux niveaux de la Synagogue. L'étage du bas étant réservé aux hommes, et l'étage du haut étant la cour des femmes. Et il a en fait terminé de cloisonner cet espace avec ce plafond flottant de chaises. Et quelle exposition va suivre ? Qu'est-ce que vous allez montrer en janvier ? Alors en janvier, à priori, ce sera une exposition collective de peinture, une sorte de salon de la peinture. Mais voilà, c'est encore en cours de travail. Donc je ne sais pas, plus d'infos pour le moment. Mais voilà, on change aussi, on est aussi en train de changer de rythme, de passer à deux expositions par an, de trois expositions par an. On travaille encore sur pas mal de choses. Il y a une maison à côté de la Synagogue qui est un peu... Surprenante. Surprenante, c'est ça, surprenante. Et est-ce que vous pourriez me dire pourquoi elle a cette forme ? Et qu'est-ce qu'on peut faire là-bas ? Alors ce bâtiment, c'est la "Guest Ghost House". C'est une sculpture qui recouvre une architecture préexistante qui a été imaginée par un duo d'artistes, Christophe Berdaguer et Marie Péjus, et qui a été inaugurée en 2012. Donc il y a un petit peu plus de 10 ans maintenant. Le bâtiment sur lequel cette sculpture prend appui, il a eu plusieurs vies. Ça a été une prison qui a été édifiée à la même époque que la Synagogue, donc dans les années 1880, parce qu'à l'époque l'actuel hôtel de ville abritait un tribunal de justice de paix. Donc pour juger plutôt de toutes petites affaires, mais quand même adem. Le tribunal s'est déplacé sur Château-Salin au retour des Français. Adèle, il va venir à partir de 1918. La prison a fermé à ce moment-là, et le bâtiment a un peu resté vacant. Ensuite, il y a quelques commerces qui sont venus s'y établir, notamment un tailleur de costume. Et il va surtout reprendre vie dans les années 1950-1960, quand des classes de collégiens vont venir y avoir leurs cours. Donc le bâtiment va être un petit peu agrandi d'un préau, et les collégiens vont rester là une dizaine d'années en attendant que le collège de Dème, qui est en fait juste derrière le centre d'art, soit construit. Une fois que les élèves partent, c'est la chambre funéraire de la ville qui prend la relève. À partir des années 1990 jusqu'en 2010, où elle déménage à son tour. Et là, c'est encore une fois une volonté de la ville qui vient un petit peu bouleverser, on va dire, ce bâtiment. La ville va lancer un appel à projet, une commande publique, pour que ce bâtiment soit transformé. Parce qu'en fait, ce bâtiment fait un petit peu le lien entre la synagogue, l'hôtel de ville et la rue principale de Dème. Et sur l'arrière, on a le gymnase, le collège, et l'accès au nouveau lotissement qui se construit à peu près dans la même époque que le collège. Donc en fait, c'est une grosse zone de passage piéton. Et la ville voulait un petit peu faire quelque chose pour valoriser et dynamiser cet espace. Donc elle lance cet appel à projet. Et Christophe Berdaguer et Marie Péjus vont travailler pour leur sculpture sur cette histoire du bâtiment. Et ils vont s'inspirer surtout de ce passé de prison et de chambre funéraire pour travailler autour de l'idée du fantôme. D'où le nom du bâtiment, la Guest Ghost House. C'est à la fois la maison des invités, parce que c'est le lieu aujourd'hui où on accueille le public. Et c'est la maison fantôme. Voilà un petit peu pour cet aspect... En fait, c'est comme si le bâtiment... Moi j'aime bien le présenter comme ça, c'est comme le fantôme. À Halloween, il va mettre un drap blanc sur lui pour qu'on puisse le voir, qu'il puisse interagir avec nous. Mais là, de la même manière, la maison va se recouvrir d'un voile blanc. Et d'un coup, on a de nouvelles formes plus organiques qui vont apparaître. Peut-être comme si elle voulait prendre vie et nous raconter tout ce qu'elle a vu passer entre ces murs. Et donc, le bâtiment aujourd'hui, il est utilisé par le Centre d'Art en tant qu'espace d'accueil du public. C'est vraiment un lieu qui est à destination du public. On peut venir juste boire un thé, discuter avec les médiatrices. C'est un espace où on accueille un point relais de l'Artotèque, de l'association Plus Vite. On peut emprunter des oeuvres d'art accrochées chez soi. On a une petite librairie. On a une bibliothèque qui se constitue au fur et à mesure des expositions sur les conseils des artistes. Bibliothèque adulte et jeunesse. Et on a une grande salle d'ancien préau qui est complètement modulable. Qui est espace d'accueil pour les gens, espace d'accueil pour des ateliers, des conférences, des projections de films, etc. Et on utilise aussi parfois la baie vitrée de cette grande salle comme zone d'exposition. Des expositions beaucoup plus éphémères que celles qui ont lieu à la synagogue. Et qu'on va penser en partenariat avec d'autres lieux culturels de la région. Voilà. L'histoire de ce bâtiment. Merci beaucoup. Et actuellement, elle est fermée parce qu'elle va être renouvelée ? Alors en fait, la sculpture qui recouvre le bâtiment, elle se compose de blocs de mousse, une sorte de mousse polyuréthane recouverte de résine. Et il y a un souci de compatibilité entre ces deux matériaux. Ce qui fait que l'œuvre s'est dégradée. Et elle est fermée en attente du projet de rénovation qui suit son cours doucement. Parce que c'est une commande publique. Mais le projet de rénovation est suivi par un architecte. Cette fois-ci qui nous a préconisé de remettre le bâtiment d'origine à nu. On va tout enlever. Et ensuite l'œuvre va être reconstruite à l'identique. Mais avec une autre réflexion sur les matériaux. Et en pensant aussi cette œuvre comme une coque vide qui va venir envelopper le bâtiment. Parce que pour le moment, les blocs de mousse sont directement collés sur le bâtiment d'origine. Donc en fait, aucune des deux entités ne respire vraiment bien. Mais voilà, les travaux suivent leur cours pour le moment. Et on travaille aussi en équipe réduite. Donc la deuxième raison pour laquelle le bâtiment est fermé, c'est qu'il n'y a qu'une seule personne à l'accueil. Donc on ne pouvait pas ouvrir les deux lieux en même temps. Bien sûr. Merci beaucoup, c'était très intéressant. Encore un grand merci à Sarah Violon pour l'explication de la histoire de la Synagogue et du Guest Ghost House. Maintenant, il ne reste plus qu'à aller à Delm. Regardez la magnifique exposition de Raphael Vogel. Et profitez-en de l'atmosphère de la Synagogue et de ce jardin qui est autour. C'est vraiment merveilleux. Le Guest Ghost House sera bientôt rénové. Mais on peut aussi le voir de l'extérieur. La peinture est un peu déchirée. Mais ce n'est pas tout, c'est très impressionnant. Merci beaucoup d'avoir écouté. Et j'ai hâte de voir la prochaine édition. Votre Virina Feldbausch. T'as aimé art talk? Alors laisse 5 étoiles et recommande-nous ton ami. Plus d'infos sur le podcast, dans les notes de la série et dans notre blog. Sois de retour si c'est dit "Nous parlons de l'art" à art talk, le podcast de l'art de SaarLorLux. Ciao. [Applaudissements]